LA SANTE MENTALE EST VITALE...
- Farah Valmont
- il y a 1 jour
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La santé mentale : une affaire mondiale.
Chaque 10 octobre, le monde s’unit pour célébrer la Journée mondiale de la santé mentale, une initiative lancée en 1992 par la Fédération mondiale pour la santé mentale (WFMH). Plus qu’une date symbolique, c’est un appel collectif à la prise de conscience, à la compassion et à l’action en faveur du bien-être psychologique de tous.
Pourquoi la santé mentale est importante
Elle conditionne notre équilibre intérieur. Elle influence tous les aspects de la vie : solides relations, productivité au travail, bien-être global. Elle réduit les coûts en soins de santé physique : de nombreuses pathologies chroniques coexistent avec des troubles mentaux. Une bonne santé mentale permet de développer la résilience, de mieux gérer le stress, de prévenir les suicides. Elle est un droit humain fondamental, et non un luxe.
Statistiques globales
Environ 1 personne sur 8 dans le monde vit avec un trouble de santé mentale selon l’OMS.
Les troubles mentaux, neurologiques, liés à l’usage de substances et aux suicides (MNSS) sont responsables d’environ 9 % des années de vie ajustées sur l’incapacité (DALYs) et de près de 29 % des années vécues avec un handicap (YLDs) à l’échelle mondiale.
Selon une étude, la prévalence combinée de dépression majeure ou de trouble de stress post-traumatique était de 36,7 % dans un échantillon de pays à faibles ressources, mais la grande majorité n’avaient accès à aucun soin.
Statistiques pour Haïti
En Haïti, une étude a trouvé que la prévalence de la dépression était ~ 14,0 % et celle du PTSD ~ 11,6 % parmi les étudiants, avec 7,9 % souffrant des deux.
Une autre étude dans les zones rurales haïtiennes lors de la pandémie de COVID-19 a montré que ~ 50,2 % des répondants déclaraient des symptômes de dépression ou d’anxiété, et ~ 70,4 % déclaraient ne pas avoir de soutien social. PMC
Le rapport de l’OMS/PAHO indique qu’Haïti dispose de ressources très limitées : peu de psychiatres, peu de psychologues, et une offre de soins mentale peu développée. healthequityintl.org
Les troubles mentaux les plus courants
Dépression: Maladie psychique caractérisée par une tristesse persistante, une perte d'intérêt ou de plaisir, et une forte baisse d'énergie, qui affecte la vie quotidienne pendant plus de deux semaines. Elle se distingue de la déprime passagère par sa durée et son intensité, et s'accompagne souvent d'autres symptômes comme les troubles du sommeil et de l'appétit, une perte d'estime de soi, de la culpabilité, ou des difficultés de concentration.
Trouble bipolaire: Maladie chronique qui se caractérise par des fluctuations extrêmes de l'humeur, avec une alternance d'épisodes d'exaltation (manie) et de dépression. Durant les épisodes maniaques, les personnes ressentent une énergie accrue, une euphorie et une hyperactivité, souvent accompagnées d'un sentiment d'estime de soi exagérée et d'une tendance aux comportements à risque.
Trouble de stress post-traumatique (PTSD): Trouble de santé mentale qui se développe après l'exposition à un événement traumatique, comme un accident grave, un attentat, ou être témoin de violences. Il se caractérise par des réactions négatives et persistantes qui altèrent la vie quotidienne, telles que les souvenirs intrusifs, l'évitement de ce qui rappelle le traumatisme, des changements d'humeur et une hypervigilance.
Trouble anxieux généralisé: Trouble mental caractérisé par une inquiétude excessive et persistante à propos de divers aspects de la vie quotidienne, qui dure au moins six mois et est disproportionnée par rapport à la réalité. Cette anxiété constante s'accompagne souvent de symptômes physiques tels que la fatigue, la tension musculaire, les troubles du sommeil, et une difficulté de concentration.
Troubles psychotiques: sont des maladies mentales qui affectent le fonctionnement du cerveau, entraînant une perte de contact avec la réalité. Ils se caractérisent par des symptômes tels que les hallucinations (perceptions sans objet), les délires (croyances erronées), la désorganisation de la pensée et du discours, et des comportements étranges.
Troubles liés à l’usage de substances: Peuvent survenir lorsque des drogues qui activent directement le système de récompense du cerveau sont prises par une personne dans le but de ressentir les sensations de plaisir qu’elles induisent. Les sensations de plaisir varient selon la drogue.
Historique et progrès réalisés
Dès les années 1950-60, les pays ont commencé à reconnaître l’importance de la santé mentale comme partie intégrante de la santé publique.
L’adoption de la Journée mondiale en 1992 a marqué un tournant symbolique et pratique.
Aujourd’hui, de plus en plus de pays élaborent des politiques nationales de santé mentale, formulent des lois pour protéger les droits des personnes en souffrance, et développent des services communautaires (soins primaires, télé-psychologie, campagnes anti-stigmatisation).
En Haïti, après le séisme de 2010, des acteurs comme Zanmi Lasante et Partners In Health ont mis en place des services de soutien psychosocial communautaire et des modèles de soins adaptables.
Prévention et techniques pour une bonne santé mentale
Voici quelques stratégies concrètes :
Maintenir des relations sociales solides : parler, échanger, être soutenu réduit le sentiment d’isolement.
Pratiquer une activité physique régulière : le mouvement libère des endorphines et favorise l’humeur.
Gérer son sommeil : un bon sommeil est crucial pour la régulation émotionnelle.
Pratiquer la pleine conscience, la méditation, ou des exercices de respiration : pour calmer l’esprit.
Limiter l’exposition excessive aux écrans et aux réseaux sociaux : ce type d’usage est associé à une augmentation des troubles anxieux.
Chercher de l’aide tôt : identifier les signes (tristesse persistante, angoisse, perte d’intérêt), et consulter un professionnel.
Promouvoir la résilience : développer des compétences d’adaptation, s’intéresser à des activités créatives ou communautaires.
Ce qu’il reste à atteindre comme objectifs:
Renforcer l’accès aux soins : dans de nombreux pays (notamment Haïti) les services sont insuffisants ou mal répartis.
Augmenter le budget national consacré à la santé mentale (souvent < 2 % du budget santé total dans de nombreux pays).
Intégrer la santé mentale dans les soins primaires (médecine générale, hôpitaux de district).
Continuer à réduire la stigmatisation : les croyances culturelles, le manque d’information et la honte empêchent souvent de chercher de l’aide.
Produire davantage de données locales fiables pour adapter les politiques au contexte.
Développer des interventions de prévention ciblée : pour les jeunes, les populations déplacées, les victimes de catastrophes.
Sources
World Health Organization (WHO) – World Mental Health Day : 10 octobre chaque année. World Health Organization+1
WHO – Mental Health Atlas 2020 Country Profile: Haiti. World Health Organization
BMC Public Health – “Depression and post-traumatic stress disorder among Haitian youth” (2009) : prévalences ~14 % pour la dépression, ~11,6 % pour le PTSD. BioMed Central
Cambridge/Global Mental Health – “COVID-19 knowledge and mental health impact assessment in Haiti” (2020) : ~50 % ont rapporté symptômes de dépression/anxiété. PMC
Research article – “Determinants of mental illness and care seeking behaviours in Haiti” : manque de services, forte demande. PMC
Wikipedia – World Mental Health Day first celebrated 1992.




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